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Les grands vins de Provence et de Corse



La France a du talent
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Les grands vins de Provence et de Corse
Les grands vins de Provence et de Corse
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PREPAREZ VOS FÊTES AVEC 20 VINS RACES A PETITS PRIX !

DOMAINE PARDON - PARDON ET FILS
REGNIEDepuis 1820, la famille PARDON est propriétaire de vignobles dans la région du Beaujolais, la délimitation des CRUS en AOC n’ayant commencée qu’en 1936. Notre cave se situe au lieu dit « La Chevalière » à Beaujeu dans le Rhône (69) à environ 55km au nord de Lyon. Beaujeu étant la capitale historique du Beaujolais. Nous disposons également de deux chais de Vinification, l’un à ...

 
COMMENT NE PAS SE TROMPER SUR L’ACCORD IDEAL DES VINS ET DES VIANDES ?

La manière de présenter et préparer la viande va influencer la texture du tissu animal, l’odeur, la couleur et la teneur en graisse. Les types et le degré de cuisson de même que la nature de la coupe, fine ou épaisse vont également générer une palette de sensations tactiles, thermiques et aromatiques.Ces critères de préparation sont déterminants dans le choix des vins. Ce choix devra aussi tenir compte des sauces d’accompagnement ...
 
QUELS VINS SUR LE FOIE GRAS ?

Foie gras mi-cuitAccords vins proposés :Sauternes (Blanc sucré)Gaillac (Rosé)Foie gras aux pommes et aux raisinsAccords vins proposés :Montbazillac (Blanc sucré)Sainte-croix-du-mont (Blanc sucré) Foie gras de canard pané, poélé aux poiresAccords vins proposés :Pomerol (Rouge)Graves (Blanc sec)Foie gras au torchonAccords vins proposés :Sauternes (Blanc sucré)MonbazillacMuscat-de-rivesaltes (Vin doux naturel) Foie gras aux ...
 
QUELS VINS SUR L'AGNEAU ?

Agneau à la provençaleAccords vins proposés :Bandol (Rouge)Saint-joseph (Rouge)Coteaux-d'aix-en-provence (Rosé)Agneau à la valencienneAccords vins proposés :Corbières (Rouge)Banyuls (Vin doux naturel) Agneau au fenouilAccord vin proposé :Beaujolais-villages (Rouge)Agneau aux courgettesAccords vins proposés :Bandol (Rouge)Baux-de-provence (Rouge) Agneau aux deux chouxAccords vins proposés :Bordeaux ...
 
LA FORMIDABLE TYPICITE DES MEILLEURS VINS DU RHÔNE

Les vins du Rhône sont un bel exemple de la race des terroirs. Prenez Châteauneuf-du-Pape où le terroir se caractérise principalement par un sol extrêmement ingrat composé de gros galets roulés, amoncelés autrefois par le glacier du Rhône, qui fournissent à la vigne des conditions exceptionnelles de maturation en lui renvoyant pendant la nuit l’intense chaleur qu’ils ont emmagasinée pendant le jour. Les vins blancs offrent un ...
 
BEAUJOLAIS : LES MEILLEURS RAPPORTS QUALITE-PRIX-TYPICITE DE L'ANNEE

Comment ne pas apprécier un Chénas, un Fleurie, un Morgon ou un Brouilly (sur la photo, Alain Michaud) ? Le même cépage et des sols très typiques, très différents, expliquent cette spécificité propre à la région. On ne confond pas un Chiroubles et un Moulin-à-Vent !En Beaujolais, pour les crus, les vins sont très bons, du 2013 au 2009, le 2008 est assez réussi, le 2007 a été très difficile à maîtriser, le 2006 est ...
 
L'ACCORD IDEAL DES VINS ET DES GIBIERS

Les gibiers qu’ils soient à plumes comme le canard, le faisan, la bécasse ou la caille ou à poils comme un chevreuil, une biche, un sanglier ou encore le lièvre annoncent les repas d’automne et les fêtes de fin d’années. Leur goût est fort. Il faut donc les accompagner dignement de vins puissants et d’un certain âge. Ils appellent de grands vins rouges de garde.
Quel vin avec le gibier à poil : Chevreuil, biche, ...

 
Accord mets et vins : Vin et Poissons

Les alliances mets vins autour du poisson se feront majoritairement avec un vin blanc. En effet, le poisson est riche en protéines qui fondent l’acidité des vins blancs. A la différence des protéines de la viande, celles du poisson ne peuvent adoucir les tanins du vin rouge. Dans le choix du vin, on tiendra compte de l’origine du poisson, s’il est d’eau douce ou de mer et bien sûr du type de préparation (cru, fumé, frit, ...
 
Top Palmarès Vignerons Sud-Ouest 2015

Région Sud-Ouest- Prix d’Honneur ❤❤❤❤❤ : 22- Prix d’Excellence ❤❤❤❤ : 16- Satisfecits ❤❤❤ : 13- Lauréats ❤❤ : 2 De jolis coups de cœur cette année, notamment en Cahors, Madiran, Jurançon ou Gaillac. Ici, les cépages et les sols ont une véritable influence, une véritable présence historique. De quoi montrer sa propre personnalité quand on en a ...
 
GUIDE DES VINS : LE TOP DES PROPRIETAIRES BORDELAIS

Les Prix d’Honneur ❤❤❤❤❤ : Les références de leur appellation, que je connais généralement depuis longtemps, certains ont été retenus depuis le 1er Guide (ou patiquement), ce qui -en soi- mérite un véritable “coup de chapeau”, tant il est difficile de se maintenir au plus haut niveau, chacun dans sa gamme, naturellement. Eux, associent le talent et la passion, sans se faire avoir par les modes... tout ce que ...
 
Guide 2015 : dans toute la Vallée du Rhône, les coups de cœur sont nombreux !

Top Palmarès Vignerons 2015 Région Vallée du Rhône- Prix d’Honneur ❤❤❤❤❤ : 14- Prix d’Excellence ❤❤❤❤ : 22- Satisfecits ❤❤❤ : 37- Lauréats ❤❤ : 9 Ici, en-dehors des appellations les plus prestigieuses, les meilleurs vins, dans de nombreuses appellations (Vacqueyras, Vinsobres, CDR-Villages...), bénéficiant d’un remarquable rapport qualité-prix-typicité, viennent aussi conforter le terroir et la main de l’homme, qui font la différence.De Vienne en Avignon, les rouges, charnus, charpentés, séveux, ...
 
GUIDE DES VINS 2015 : LE CLASSEMENT DES MEILLEURS BORDEAUX SUPERIEURS

En Bordeaux Supérieur, les progrès sont réguliers depuis plus de dix ans, et, loin de la démence des Prix de certains autres “cuvées Spéciales”, on savoure de nombreux vins remarquables pour leur rapport qualité-Prix-plaisir. La plupart des propriétaires retenus élèvent aussi de jolis Bordeauxblancs qui ont du mal à se faire une image.Accédez directement aux commentaires de dégustation en cliquant sur le nom (en rouge)PREMIERS GRANDS VINS CLASSÉSCATEGORIE A
Priorité à la puissanceBOSSUET
BRAN DE COMPOSTELLE

 
Interview Dussert-Gerber : l'arrogance et le snobisme n'ont rien à faire dans le monde du vin !

Brigitte Dussert : le snobisme, l'arrogance, dans les vins comme chez des "critiques" ou œnologues... ne semblent pas être votre "tasse de thé" .Patrick Dussert-Gerber : On peut être (très) riche et humble, renommé et passionnant. Et on peut être tout aussi modeste et "imbuvable". L'argent n'a rien à voir avec cela, c'est une question de culture, d'éthique.J'ai appris la dégustation avec deux (très) grands maîtres ...
 
GUIDE 2015 : LES VINS QUI COMPTENT EN BEAUJOLAIS !

Top Palmarès Vignerons 2015 Région Beaujolais- Prix d’Honneur ❤❤❤❤❤ : 13- Prix d’Excellence ❤❤❤❤ : 10- Satisfecits ❤❤❤ : 18 Brigitte Dussert : vous êtes fidèle à la région beaujolaise...Patrick Dussert-Gerber : c’est vrai que je n’apprécie pas que des “confrères” parisiens ou étrangers médisent sur la région sans n’y rien ...
7 mai 2007

Lutter contre la mondialisation du goût

Le milieu du vin possède une éthique. Nous aussi, nous avons une éthique : elle s’exprime au travers de notre respect pour le consommateur, pour nos lecteurs, pour les amateurs, pour les jeunes comme pour les moins jeunes, en sachant bien que l’apprentissage des vins, l’information, demandent du temps, de l’argent, de la patience, de la passion, de l’intérêt. Cette éthique s’exprime aussi en défendant les vignerons passionnés et passionnants. On comprend qu’il y a aujourd’hui deux mondes du vin, deux options : l’une où l’éthique prime, l’autre purement commerciale. D’un côté donc, il y a des marchands ou des opportunistes qui font des vins standardisés ou "putassiers" en prenant les consommateurs pour des idiots. En face, n’importe quel vigneron digne de ce nom, comme un autre artisan, un fromager, un boulanger ou un artiste vous le dira : même si l’on doit en vivre, et donc le vendre le mieux possible, on ne peint pas un tableau pour plaire, on n’écrit pas un roman ou on ne compose pas une œuvre musicale uniquement pour vendre, mais parce que l’on est inspiré et que l’on a des idées et des convictions. Il faut savoir choisir entre le fait d’encenser les vins "dopés" et celui d’aimer les vrais vins, tout simplement, ceux dans lesquels on retrouve aussi bien la force du terroir que la main de l’homme.

On se bat contre la mondialisation de la "malbouffe", et pour le vin c’est encore plus fondamental et plus réel. Un vin français ou étranger qui n’est fait qu’à l’aide de vinification ultra-sophistiquée n’a aucun intérêt. Quel sens cela a-t-il de ne mettre en avant que le côté technique ? Ce n’est pas un gage de qualité, et encore moins celui de laisser s’exprimer la Nature que d’utiliser à tort et à travers des techniques à manier avec beaucoup de précaution. Certes, les vins ont changé (pas tant que cela, en fait), se sont assouplis, se sont dépoussiérés de leurs mauvais goûts et sont beaucoup plus garants d’une véritable régularité qualitative. Pourtant, celle-ci ne doit pas être, comme se plaisent à le faire certains, l’occasion de dépersonnaliser les crus, de "lisser" les terroirs, sous prétexte de glaner des bonnes notes auprès de tel ou tel "critique" du moment. Un vin digne de ce nom, c’est simplement un vin qui procure du plaisir, un moment où l’esprit et le corps sont en osmose, la même que peut inciter un regard devant toute autre forme de beauté et de création, artistique, philosophique, humaine ou sportive.

LE RESPECT DES AUTRES EN REJETANT L’INDÉCENCE

En parallèle, on est loin du temps de l’arrogance (voir aussi Introduction Bordeaux). Il faut avouer qu’il devient risible (une sorte de fin de régime) de constater que quelques-uns, qui proposent un vin trop cher, en perte de marché, sont encore dans une démarche où l’on se moque des consommateurs. On voit que certains grands chefs en reviennent (c’est tout à leur honneur) comprenant que l’on ne peut plus, aujourd’hui, continuer de vendre des plats à des prix indécents. Il en va de même dans le vin, à l’exception de quelques très rares bouteilles (une dizaine ? ) qui nagent dans un monde de luxe et non plus dans celui de la bouche, là où le prix n’est plus le simple révélateur de qualité. L’époque n’est plus à la frime, et ceux-là doivent accepter de faire comme les autres, c’est-à-dire de "mouiller la chemise" pour vendre leurs produits. Terminés les acquits. Quand on voit le dynamisme et le savoir-faire commercial (c’est-à-dire proposer un vin à un prix cohérent, du plus modeste au plus grand) de nombreuses appellations françaises moins connues et d’un bon nombre de pays étrangers, on comprend que quelques grands crus dont la notoriété est aujourd’hui dépassée puissent se faire des soucis.

Je connais plus de 3000 vignerons, dont un non nombre que je respecte, même s’ils sont absents du Guide. Les producteurs de vin qui ne pensent qu’à augmenter leur prix, à récolter une bonne note en maquillant leur vin, à adapter un vin selon la mode, n’ont aucun intérêt. À quoi bon faire un vin sans plaisir ? Ne vaut-il pas mieux encenser l’effort et le talent que la "gonflette" et la triche ? Quel est le champion le plus estimable : celui qui se "dope" ou celui qui gagne parce qu’il est le meilleur ? Élever un vin, c’est faire preuve d’humilité. L’humilité, c’est une nature, pas un objectif de marketing. Il y a des producteurs de vins très chers qui méritent le respect. D’autres se croient supérieurs aux autres, et le montrent.

DÉFENDRE LA TYPICITÉ EN REJETANT LE DOPAGE

Les vins "putassiers" existent toujours car il y a des acheteurs qui se font "bluffer", mais il y a un revers à la médaille. Le phénomène "vin de garage" se tasse, car l’on se rend compte que ces vins ne tiennent pas la distance. La déception est grande, mais beaucoup plus infime en comparaison de celle d’un consommateur qui a payé une bouteille aujourd’hui sans intérêt à plus de 200 ou 300 e. Si l’on veut être respecté, il faut respecter les autres, en l’occurence les consommateurs. On fabrique donc (quel autre mot pourrait-on employer ? ) ici ou là des vins maquillés, produits comme un drink ou un cocktail. Certains choisissent de faire un vin qui plaît à tout le monde, qui a un goût uniforme, où on se contente de mettre particulièrement le cépage en avant, et c’est bien la preuve que l’on veut escamoter le terroir, ou tout simplement que l’on n’en a pas ! À ce jeu, on ne peutr d’ailleurs pas lutter contre les multinationales du vin. Raison de plus pour ne pas le faire.

À quoi bon surconcentrer les vins, ajouter des levures aromatiques à outrance, un élevage 100% (voire 200%) en barriques neuves quand l'élevage ne doit être qu’un apport, ajouter des copeaux de bois, pratiquer démesurément l’osmose inverse, le micro-bullage ou la micro-oxygénisation, filtrer de plus en plus... Tout cela dépersonnalise les vins et les "aseptise", ces vins encensés par certains, vendus à des prix inadmissibles grâce à cela, ne valent plus tripette au bout de 3 ans quand on les sert dans un verre. Il y a donc de quoi sourire sur ce phénomène de "vins de mode". Comme les OGM, il y a donc ces "VVM" (Vins Vinifiquement Modifiés). À prendre avec humour, bien que ce ne soit pas bien drôle.

On a donc fait des vins de dopage, un point c’est tout. Cela veut tout simplement dire qu’il faut vivre avec la nature, accepter ses aléas, profiter justement des nouvelles techniques pour mieux les combattre, mais toujours différencier chaque millésime, lui rendre son style, et les techniques ostentatoires ne servent pas à grand chose si l’on a pas un terroir. La priorité, c'est laisser s'exprimer son terroir, en respectant la vigne, en limitant les rendements, en pratiquant la lutte raisonnée, en laissant faite la nature, qui n’a besoin de personne... Un bon vigneron, qui fait un bon vin, n’a pas besoin de se justifier ou de se déjuger. Quand on a chance de pouvoir sortir de son terroir un Sancerre "minéral", un Châteauneuf-du-Pape épicé, un Pomerol qui sent la truffe, un Sauternes issu du Botrytis... on n’a pas besoin de tricher. On a besoin ensuite de le faire savoir, de communiquer, d’expliquer pourquoi tel terroir donne à son raisin, puis au vin, ce goût de poivre ou de cannelle, tel autre celui du chèvrefeuille ou du cassis. L’usage de la barrique peut être incontestablement un plus, encore faut-il savoir le maîtriser.

LA MASCARADE DES CONCOURS OU DES PRIMEURS

Donner son avis sur un grand cru 2005 de Bordeaux 3 mois après les vendanges, ce n'est que de l'esbroufe. On se trouve face à des vins non finis dont le but est de rafler des éloges, des "étoiles", des notes de "95 sur 100" ou "17 sur 20" (et plus, hélas), uniquement pour pouvoir se vendre vite et cher. Qui peut oser prétendre savoir ce que donnera un vrai grand cru au moment où il vient juste d’être abruti par le début de son élevage en barriques ?

C’est une mascarade, à laquelle certains critiques, surtout étrangers, qui s’y prêtent feraient mieux d’apprendre l’humilité au lieu de donner des conseils. On nous explique même très sérieusement qu’il faudra boire le vin en 2009 ou en 2020. Certains propriétaires feraient bien également de voir à long terme, revenant à plus de réserve, en freinant ces dégustations trop précoces, qui les desservent plus qu’autre chose. On ne me voit donc pas dans le carnaval des dégustations des "primeurs", par exemple. Idem pour les "concours" qui mélangent des vins jeunes, français et étrangers, totalement différents, favorisant ainsi les vins de vinification plutôt que le terroir, qui a besoin de temps pour s’exprimer. Pour les sélections de mon Guide, il n’y a pas de dégustations factices ou arrangées : je ne déguste que des bouteilles capsulées afin d’éviter ces trop jeunes cuvées de concours spécialement arrangées pour bien sortir. Sinon, je déguste sur place, au château, directement dans les fûts, au hasard.

L’ÉVOLUTION DES VINS DEPUIS LE PREMIER GUIDE

Le paradoxe (ou plutôt, le fait que le hasard n’existe pas), et c’est une évidence que quelques "dégustateurs" ne peuvent pas assimiler, faute de recul, c’est que les très grands vins, de toute la France, que l’on goûtait il y a 25 ans n’ont pas tellement changé, ils étaient bons et ils le sont toujours, avec cette empreinte très forte de leur terroir. C’est la différence inimitable entre les très grands vins racés et les autres bons vins que ce soit en Bourgogne, à Bordeaux, dans la Loire, en Champagne ou ailleurs. Est-ce les vins ou nous-mêmes qui changeons ? J’ai commencé dans le Val de Loire et il y avait déjà autant de bons vins de Chinon ou de Saumur-Champigny, et les meilleurs producteurs sont souvent les mêmes. Il n’y a plus de mauvais goût, souvent dûs à des mauvaises barriques ou à des raisins peu mûrs, et voilà tout. Le nombre de "marques", de châteaux, de domaines, a explosé dans ce laps de temps, puisque, auparavant peu de propriétaires vendaient réellement leur production directement. Il ne faut pas faire d’amalgame. La première chose à comprendre, c’est que la consommation a évidemment changé mais, contrairement à ce que l’on peut prétendre, on ne boit pas réellement moins de vin, mais on ne boit plus les vins de bas de gamme, on s’intéresse aux appellations contrôlées, notamment, aux vrais bons vins, à ceux qui ont une "âme". Les vins sont devenus plus intéressants, on s’informe plus, les consommateurs sont devenus plus matures et s’intéressent plus à ce qu’ils ont dans leur verre (ou dans leur assiette).

Les viticulteurs -j’aime mieux le terme de vignerons- ont évolué eux-aussi. Ils l’ont fait comme d’autres professionnels dans différents secteurs, commerciaux, tertiaires ou industriels, tout naturellement, en mettant à profit les nouvelles connaissances mises à leur disposition. Les producteurs n’ont pas modifié leur façon de vinifier ou d’élever leurs vins pour faire plaisir aux consommateurs comme le prétendent certains, notamment ceux qui tentent d’imposer un vin standardisé. Il est inexact de dire que l’on produit des vins adaptés au goût des consommateurs. La typicité est au contraire revendiquée.

LE PREMIER A CLASSER LES VINS DE FRANCE

Mon Guide des Vins a été sûrement le premier du genre : en 1980, il y avait des livres, mais pas de livres "de terrain", et cela fait des envieux, car nous avons non seulement "tenu la distance", mais augmenté notre influence et notre développement, et considérablement permis de modifier les comportements des consommateurs comme des producteurs. Ce n’est pas si facile de durer et de progresser, ce qui prime c’est la régularité. J’ai été également le premier à remettre en cause (c’était en 1985) le "fameux" Classement des vins du Médoc qui datait de 1855... cela avait créé quelques sautes d’humeur et de nombreux soutiens. Petit à petit, j’ai créé des classements dans toute la France, pour la grande majorité des appellations. Mon expérience me permet en effet d’apprécier réellement le potentiel qualitatif des vins : on ne peut pas juger un vin en le goûtant deux ou trois fois. Il y a des dégustateurs qui arrivent sans expérience et pensent qu’en mettant le nez dans un verre pour la première fois, ils vont tout comprendre. Ils se trompent, car la connaissance passe par le constat de l’évolution d’un vin, par un certain recul : comment était-il y a 5 ans, quel était le maître de chai qui a vinifié le millésime 1988 dans tel château, quelle était la météo à la floraison ou durant les vendanges du millésime 1995 ou du 1982, région par région... c’est cela le vin, c’est ce qui en fait un produit non aseptisé, une histoire complexe qui m’intéresse et me passionne toujours autant depuis 26 ans.

Même si c’est le tout-venant, je me suis toujours refusé à "noter" un vin. C’est pour moi une négation de ce "Sang de la Terre et du Ciel" que de le ramener à l’affubler d’une note comme on le ferait pour une dégustation de petits pois. C’est oublier la main de l’homme et la dimension humaine et subjective du vin. Faire cela, c’est comme si on notait un acteur de cinéma ou des peintres contemporains de 1 à 20. Mon respect pour le travail des vignerons ne m’incite pas à agir ainsi. Pour avoir du succès, pour durer, en édition comme en vins, l’image ne suffit pas, il faut du concret, du contenu. Le contenu, c’est par exemple, les Classements. Leur but n’est pas de "comparer" tel ou tel cru, mais plutôt de symboliser des "coups de cœur". Aucun Classement n’est à comparer avec un autre, et il ne doit pas avoir de rapprochement entre une région ou une autre.

LE GOÛT DU VIN

Pour moi, le vin n’a jamais été une boisson. Si l’on a soif, il y a l’eau. Le vin, c’est bien un art à part entière. Nul ne peut apprécier un Picasso ou un Van Gogh, le jazz ou l’opéra, une sculpture, une culture différente de la sienne sans un minimum de connaissance. On ne peut aimer les uns et les autres que si l’on comprend le pourquoi des choses et la passion humaine. Et bien, pour le vin, c’est pareil : il faut expliquer pourquoi un Chinon ne ressemble pas à un Gigondas, expliquer le terroir, le cépage, l’alliance de l’un et de l’autre, il faut expliquer encore que le Cabernet franc est différent du Grenache, et conseiller, c’est fondamental, l’accord des vins et des mets, selon les habitudes régionales, les gens, l’humeur... Ce qui compte, c’est l’originalité. En dégustation, un consommateur doit pouvoir reconnaître un Saint-Émilion, un Châteauneuf-du-Pape de par cette diversité des cépages si bien adaptés aux différents terroirs français. La force du vin, c’est d'être un produit vivant et convivial. C’est donc un art de vivre, celui d’aimer la force de la nature, de rêver en lisant quelques vers de poésie, de partager un nectar, en sachant que la qualité passe par la diversité, que l’extase est la même avec un très grand cru ou un vin modeste, puisque seuls comptent le plaisir de l’instant et celui du goût et du partage. Ce goût du vin, c’est avant tout culturel, c’est une question de mémoire collective avec une histoire, une tradition, ce que ne pourra jamais offrir un vin "fabriqué", français ou étranger.

ALLER SUR LE TERRAIN, PARTOUT

Ma sévérité pour sélectionner des crus se passent sur le terrain. Ma force, c’est ma passion. Je suis autant à l’aise avec un grand "seigneur" médocain qu’avec un viticulteur alsacien qui apporte son vin à la coopérative. Je prends autant de plaisir en débouchant un Cahors qu’un 1er Grand Cru Classé de Saint-Émilion, je partage autant d’affinités avec un vigneron du Beaujolais qu’avec une grande "figure" champenoise. Il y a des vins et des vignerons formidables dans tous les coins de France, et il y a les autres, un point c’est tout. Pour moi, en effet, le choix est vite fait.

Je revendique à la fois la subjectivité (qui n’en a pas ?) et l’objectivité (qui peut l’être totalement ?). C’est l’essence même de la nature humaine. On ne voit pas souvent non plus de "dégustateurs" au fin fond de la vallée du Rhône, de la Loire ou de l’Alsace, de la Provence ou de la Bourgogne, un bon nombre se précipitant par contre lors des dégustations de "grands vins". A croire que, pour eux, les 99% du vignoble restant n’ont aucun intérêt. Ce n’est pas notre manière d’agir, nous, nous y allons, par respect, pour l’information, pour la curiosité, pour soutenir, pour écouter. Il suffit de questionner les vignerons pour en avoir la preuve. On me voit sur le terrain, et pas seulement dans les grands crus. Qui d’autre va saluer sur place chaque année, un vigneron au fin fond du Béarn ou de Visan ? Qui d’autre se passionne autant pour un Chinon que pour un grand Pomerol, pour un "simple" Bordeaux Supérieur comme pour l’un des plus beaux Meursault ?

J’ai la chance d’apprécier sincèrement chaque style de vin, du plus simple au plus grand, sans faire de parallèle ni de comparaison. Je ne suis pas blasé. Pas mon genre de perdre le temps d’un déjeuner avec un propriétaire orgueilleux, mais je suis prêt à m’enthousiamer pour un vigneron qui a la foi, pour soutenir un autre qui en a besoin, pour prendre le temps de rencontrer ceux qui m’inspirent ou pour "boire un canon" en toute convivialité. À mes débuts, Emile Peynaud, avec lequel j’ai appris pas mal de choses essentielles, avait écrit un formidable livre justement intitulé le Goût du Vin. C’est avec de tels écrits, comme cet autre extraordinaire Histoire de la Vigne et du Vin en France, de Roger Dion, que l’on comprend pourquoi le vin est l’emblême d’une civilisation, celui d’un raffinement et d’une intelligence, celui d’une osmose entre la nature et l’homme. Le vin, c’est une culture, et donc un véritable patrimoine qui vaut la peine d’être défendu. Il faut soutenir le travail des vignerons qui vont dans le même sens, qui partagent cette même éthique, à savoir le respect de la nature, du terroir, de l’homme, et le plaisir du vin. Ils font un vin à leur image et doivent ensuite faire passer leur message auprès des consommateurs en leur démontrant pourquoi leur propre vin est différent de celui du voisin, pourquoi le vin sent la framboise, la griotte, comment s’exprime un terroir de marnes kimmeridgienne à Chablis, de silex dans la Loire, de molasses calcaires ailleurs, de "crasse de fer" dans le Libournais...

UN VIN, UN VRAI

Ce qui différencie un vrai vin (le prix n’entre pas en compte alors) d’un simple produit aseptisé, rouge ou blanc, c’est donc ce qu’il nous apporte : le plaisir. Et l’on ne se fait pas plaisir quand on débouche certains vins "modernes" ou à la mode. L’abus de la barrique neuve en est un exemple-type. Rares sont les vrais grands vins qui dépassent 50 à 70% de barriques neuves, et, eux, ont un terroir qui permet de sortir des vins qui "tiennent" autant de pourcentage de fûts neufs. Il est aisé de comprendre qu’un élevage à 100% en barriques neuves ne peut que produire des vins trop boisés, imbuvables, certains à la limite de l’écœureument à cause, en plus, d’une concentration à outrance. Quel intérêt de boire un vin de Bordeaux qui aurait le même goût qu’un vin du Languedoc, de Chine ou d’Australie. Le vin, ce n’est pas cela, ce n’est pas un jus de bois mais un jus de raisin. Il faut qu’il garde son fruit et de la finesse. Quand on a la chance de pouvoir sortir de son sol un Sancerre "minéral", un Châteauneuf-du-Pape épicé, un Pomerol qui sent la truffe, un Chambertin marqué par la griotte, un Sauternes issu du Botrytis, un Champagne où la craie apporte cette élégance... on n’a pas besoin de tricher. On a besoin ensuite de le faire savoir, d’expliquer pourquoi tel terroir donne à son raisin, puis au vin,ce goût de poivre ou de cannelle, tel autre celui du chèvrefeuille ou du cassis.

Le vin, c’est comme la vie : un peu de poésie, l’empreinte d’une origine, quelques notes de souvenirs, un zeste de sensualité, de la mesure et du respect. Il faut aussi être sensible à tous les vins, aller sur place, dans toute la France, et ne pas se contenter de dégustations mondaines, qui masquent la réalité du terrain.

En 27 ans, j’ai donc eu droit à tout : à la morgue de certains, à la frime de nouveaux venus, aux leçons de morale comme aux jalousies. Mais, je n’ai pas dévié d’un pouce, et respecté cette ligne de conduite (elle est naturelle, je n’ai pas à me forcer). On la poursuit donc, en restant fidèle à ceux, les amateurs comme les vignerons, qui sont humbles face à la force de la Nature. Dans toute la France, il y a de grands vins typés, dans toute la gamme, et sans que l’on soit forcément obligé de payer le prix fort pour avoir le meilleur. Le monde du vin est donc aussi celui du rêve et du plaisir, du partage et des rencontres avec des hommes et des femmes attachants et passionnés. Ce sont ceux-là, les vrais, qui comptent et nous apportent cette pluralité qualitative exceptionnelle, à tous les prix, que toute la planète a bien raison de nous envier. Ces vignerons, on aime bien partager un moment avec eux. Ce qui compte, c’est la durée, le respect et la fidélité. Le temps, la continuité, la régularité qualitative sont les seuls critères de jugement auxquels on peut se fier. Il ne reste donc pas de place pour l’arrogance ou l’envie, ni pour les vins standardisés.

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